Hier traité en parent pauvre et assimilé au discount, le commerce dans les aéroports, monte en gamme et devient la vitrine idéale pour tester produits et services
Le duty free est mort, vive le « travel retail », autrement dit les boutiques et, de plus en plus, les centres commerciaux géants qui fleurissent dans les aéroports. Qualifié par les professionnels de « sixième continent», ce marché croît au rythme de 10 % par an et a généré 60 milliards de dollars de chiffre d’affaires l’an dernier. Un montant appelé à doubler d’ici à 2020 du fait de l’explosion du trafic aérien et du tourisme, notamment en Asie.
A l’image de Dubaï, l’aéroport de Toronto a l’intention de devenir une vraie destination shopping. «Pour les aéroports, cela devient un levier efficace d’accroissement du trafic», constate la consultante Laurence Anne Parent, co-fondatrice du cabinet Advancy. «On a longtemps associé ce marché à du discount sur les alcools et les cigarettes», dit-elle. La perspective a radicalement changé : « que soit pour affaires ou en famille, la clientèle est essentiellement CSP+, avec des attentes de plus en plus sophistiquées» ajoute la consultante.
«L’aéroport devient un lieu de découvertes et d’expériences pour les consommateurs. L’occasion pour les marques et les enseignes de faire du « retailtenment», autrement dit, faire du shopping un loisir à part entière. Le voyage est une bulle et déculpabilise l’achat. Les gens achètent pour rapporter des cadeaux, évacuer le stress et aussi pour s’octroyer un moment à soi», renchérit Vincent Boinay, directeur général de la nouvelle entité « travel retail »de L’Oréal. Revue des meilleures pratiques.